✪ "l'erreur est humaine" : l'errance entre névrose et psychose

 
   
Mots-clés : erreur, errance, psychose, névrose, discours, clinique analytique.
 
Cet article est publié dans Cliniques Méditerraniennes, n° 72, 2005 
 
Ce sujet [1] qui, par son corps, était là et bien là, était par son discours ailleurs et nulle part. Il circule dans un savoir dont les significations rebondissent aux grés de ses associations qu’il égrène à l’aide d’une voie émoussée par une alcoolémie endémique et au gré des interpellations de l’interlocuteur qui s’efforce d’en suivre la trace. Chaque signification qui s’y pointe a autant de valeur que toutes les autres passées ou à venir. Il est tout autant le bûcheron du Canada, le négociateur de la paix en Irak que le sauveur des enfants de Tchernobyl et pourquoi pas, il en a la certitude en tout cas, le prochain gagnant à la Star Academy malgré ses 50 ans bien tassés, etc.

Il s’agit en effet d’un sujet que je peux qualifier d’errant aussi bien dans son discours que dans ses projets. Et c’est cette dimension de l’errance qui me semble être le trait majeur de sa position psychotique et dont je vais appuyer ici la portée paradigmatique quant à la psychose.
 
C’est dans un second temps que j’examinerai la question dans une perspective de clinique différentielle. Cette clinique sera envisagée en faisant valoir que l’errance est pour la psychose ce que l’erreur est pour la névrose. Je proposerai alors une argumentation très rapide agrémentée de quelques vignettes cliniques très courtes puisées aussi bien dans la littérature analytique que dans ma propre expérience clinique.
 
Mais d’abord je pointerai comment une clinique analytique tenant à ne pas être orientée par les repérages proposés par Lacan, produirait, à l’égard de cette dimension précisément, ce que je qualifierais d’un discours analytique co-errant. Errer avec s’entend.
 
Lacan s’est toujours montré, et il nous a ainsi balisé la voix, soucieux de la cohérence logique du discours analytique. Il s’est toujours questionné, comme il l’a explicitement fait devant son assistance de son séminaire [2] : « Suis-je assez dupe. Suis-je assez dupe, insiste-t-il, pour ne pas errer ? […] Est-ce que je colle assez au discours analytique ? Voilà ce qui donne l’orientation : la mathématique du discours du psychanalyste. » Son souci de coller à la logique du discours analytique est ce qui anime l’ensemble de son enseignement qui consistait à traquer cette errance autant chez lui que chez les cliniciens s’inscrivant dans ce discours. Ainsi, dès son « discours de Rome », Lacan annonce que l’enjeu de son enseignement est d’apporter des réponses à l’errance qui caractérise la mouvance de la psychanalyse après Freud. Ensuite, dans « la psychanalyse et son enseignement » (1957), il dénonce ce qu’il qualifie de « pataugeantes errances » du contre-transfert. Et quelques dix années plus tard, dans son séminaire L’objet de la psychanalyse (1967), il épingle du terme « aberrance » la conception de la fin de l’analyse comme identification à l’analyste.
 
Ce sont là quelques indications [3] qui pointent le fait que l’errance n’est pas le lot du seul sujet, en l’occurrence psychotique. Cette errance est aussi, voire surtout, celle du psychanalyste qui n’est pas orienté quant à son acte, par une éthique qu’exige un discours proprement analytique.
 
Malgré les précautions éthiques, la rigueur conceptuelle et la précision clinique qu’apporte l’enseignement de Lacan depuis plus d’un demi-siècle, une certaine clinique analytique actuelle se maintient toujours en deçà. Ce n’est pas qu’elle n’emprunte pas à Lacan quelques outils conceptuels ou indications – ce qui est chose on ne peut plus courante – mais elle le fait de sorte que ces emprunts soient inopérants. J’en veux pour illustration un travail autour de la problématique de l’errance justement. Le premier travail d’envergure jusqu’à présent, sur la problématique sdf, mené par Patrick Declerck [4], psychanalyste de la Société psychanalytique de Paris et portant sur, entre autres, la clinique de sujets SDF.
 
Ce qui frappe dans ce travail c’est le défaut flagrant au niveau du repérage structural. La question de la psychose chez les sujets sdf n’est d’abord abordée qu’à travers la sémiologie psychiatrique principalement, position qui lui fait effectivement dire que les sujets ne présentant pas de manifestations délirantes ou hallucinatoires franches ne relèveraient pas de la psychose. Non orienté ainsi par les indications précieuses pouvant lui permettre de repérer le sujet dans la structure et de se repérer avec lui dans son acte, l’auteur se trouve doublement égaré :
  • d’un côté et sur un plan conceptuel, en convoquant un certain nombre, peu pertinent dans ce registre, de notions telles que : un bénéfice secondaire du symptôme qui conduirait le sdf à se complaire dans son état d’exclu ; une fameuse forclusion anale dont s’originerait selon lui la saleté endémique, l’alcoolisation massive et la perte compulsive des papiers d’identité ; un masochisme primaire qui expliquerait sa tendance à rechercher encore plus de misère et plus de souffrance ; une réaction thérapeutique négative, qui signerait sa volonté maligne à refuser toute aide, toute considération et tout soin, etc. Comment ne pas être ramené ainsi à un en deçà de la « question préliminaire à tout traitement possible de la psychose ». Effectivement ne sachant pas comment repérer le travail de la psychose, surtout là où elle ne donne pas de signes à voir, l’analyste évoque la possibilité que l’état sdf serait une catégorie spécifique, pas de névrose bien sûr mais pas non plus de psychose ;
  • d’autre part et sur le plan pratique de la cure, ces outils théorico-cliniques, ayant, comme l’on sait, fait leur preuve dans la clinique de la névrose, laissent ici l’analyste désarmé, sans recours devant un matériel clinique qui s’obstine à ne lui dévoiler ni les coordonnés ni la structure. Il se cantonne alors soit à rapporter des données anamnestiques sur tel ou tel sujet, soit à transcrire des pans entiers de monologues des patients enregistrés puis commentés après coup. Dans un cas comme dans l’autre nous restons avec le sentiment que face à l’errance des sujets, l’analyste n’est pas moins co-errant.
  • un avant où la destruction de l’autre et l’autodestruction s’entrelaçaient dans un même corps emporté dans un tourbillon de passages à l’acte psychopathiques. « Dès que j’ai commencé à marcher, c’est parti » dit-il, en guise de localisation des débuts de ses passages à l’acte agressifs ;
  • un après où le sujet, dans une configuration paranoïaque, se considère d’une part, visé par d’éventuelles attaques éminentes par ceux qui veulent sa mort du fait du savoir politique important en sa possession, et d’autre part, chargé de la mission de sauver les enfants de Tchernobyl, mission ordonnée et serinée par la demande persistante de la vieille dame de ses pensées.
Pour tenter de nous repérer un peu mieux avec le sujet dans la structure, commençons par situer la névrose, non pas par rapport à l’errance mais du côté de l’erreur et en expliciter les raisons [5]. Le sujet névrotique, pour se défendre devant le désir de l’Autre et, précisément devant la demande imaginaire de la mère, fait appel au savoir et au sujet supposé à ce savoir qui est le père comme symbole. Le NDP et la signification phallique qui en découle l’arriment au discours du maître qui est celui-là même de l’inconscient. Ce savoir supposé n’est ni total, ni absolu, il est partiel puisque exclusivement sexuel et il est limité puisqu’il concerne le désir de la mère. Le névrosé parie sur le père qui est supposé savoir faire avec le désir de la mère. L’un (le père comme sujet supposé) s’en empare pour que l’autre (le sujet névrosé) s’en pare, si j’ose dire, mais non sans reste. Bien entendu, ce savoir aux yeux de l’hystérique reste insuffisant et son sujet est supposé impuissant et c’est pour ça qu’elle l’aime à l’image de son désir insatisfait. Par ailleurs, aux yeux de l’obsessionnel, ce savoir devient omnipotent, inquisiteur et son sujet est supposé terrible et terrifiant et c’est pour ça qu’il le hait à l’image de son désir impossible.
 
En somme, le sujet névrosé démontre, à travers ses bafouillages paroliers, ses tourner en rond idéiques, ses malaises corporels, ses égarements comportementaux, qu’il y a erreur, non pas sur la fonction du père mais sur son image idéale. Image à soutenir tout en guettant, voire provoquant les marques de son impuissance ou à tuer tout en renvoyant la réalisation de cet acte à un impossible avenir.
 
Ainsi le névrosé se déplace dans le discours et dans son monde, mais pas sans orientation, pas sans boussole puisque pour lui, en principe, tous les chemins, si j’ose dire, le ramènent à la Rome de son inconscient d’où il part et repart toujours, mais toujours sur la lancée de son erreur.
 
Je ne trouverai pas mieux, pour illustrer correctement cette dimension de l’erreur qui caractérise le sujet dans la névrose et qui détermine ses errements dans le champ signifiant et dans la réalité qui en est tramée, que d’emprunter à Philippe Bouillot cette vignette clinique. Il s’agit d’un jeune homme d’une vingtaine d’années à qui il « arrivait en effet très souvent de s’installer sur des trains de marchandises stationnés dans quelque gare et de laisser au hasard le choix d’une destination qui l’amena plus d’une fois aux confins de l’Europe à moitié mort de froid. Cette activité était la plupart du temps solitaire, mais pas toujours puisqu’il lui arrivait d’entraîner dans l’aventure un copain ou l’autre. L’exaltation, l’allégement que lui procurait ce vagabondage ferroviaire faisaient pâlir, et c’est un euphémisme, l’intérêt pour ses séances qu’il trouvait bien fades. Il essayait, sans y parvenir, cela va sans dire, de me convaincre du bien énorme que lui faisait cette “liberté” joyeuse comparée à la régularité contraignante et quasi bureaucratique de son analyse. Il voulait y voir une victoire sur les contraintes paternelles trop surmoïques à son goût et un pied de nez au conformisme bourgeois de sa famille.
 
Ne nous attardons que sur la résolution, la disparition complète de ses fugues : c’est avec le plus grand étonnement qu’il accueillit, le jour où je m’en suis moi-même aperçu, l’interprétation qui lui signalait que par une opération simple sur les lettres de son nom de famille on obtenait à la lettre près le mot “cheminot” – l’opération en question n’est pas l’anagramme, mais en a la simplicité. Ce ne serait qu’une curiosité si cette interprétation n’avait pas eu l’effet de lui faire abandonner définitivement cette pratique. Le choc fut grand pour lui de constater que là où il se pensait le plus libre dans son acte, il était le plus dupe, que là où il pensait rompre avec les idéaux familiaux, il était le plus inféodé à une loi qui avait un nom, celui de son père. L’errance était en quelque sorte réglée de manière impeccable à l’insu du sujet, mais cet insu pouvait passer au savoir. La suite du travail l’a en effet éclairé sur l’angoisse que cette fausse liberté et cet allégement trompeur lui permettaient de contourner dans ses rapports aux femmes et dans le conflit qui l’opposait à son père autour d’une dette remontant au grand-père paternel [6]. »
 
Et le sujet psychotique alors ? Il est celui qui, dans son opération de défense face à la demande imaginaire de l’Autre, ne recours pas au père comme nom et non, ne lui suppose pas de savoir et de savoir faire avec le désir de la mère. Il prend, par conséquent, à sa charge de produire ce savoir et d’en assumer les modalités de redistribution de la jouissance. Ce sujet, ne s’adossant pas à un discours établi, n’est pas dupe de l’inconscient qui le détermine. Le sujet psychotique ne peut se déchiffrer du savoir inconscient qui ne le chiffre pas à défaut du ndp et de la signification phallique qui s’en trouve carrante. Le sujet, du fait de ne pas se laisser duper par le savoir circonscrit et limité du père, se trouve libre des attaches de la chaîne signifiante et du coup, « enfermé dehors [7] », dans l’infini et l’illimité du hors-discours. « Les non-dupes, dit Lacan, sont ceux ou celles qui se refusent à la capture de l’espace de l’être parlant [8] ». Autrement dit ce sont ceux ou celles qui ne se fient pas aux lois du langage dans l’arrimage des retours de la jouissance dont le sujet se départit du fait de parler. Ils se gardent de se coltiner l’inconscient et en gardent leurs coudées franches.
 
En voilà un exemple relevant de l’ordinaire de la psychose. C’est le cas de ce jeune homme de 25 ans, hautement et fraîchement diplômé en communication commerciale. Il m’informe qu’il vient juste de refuser une proposition d’un poste de haute responsabilité dans une banque qu’il estime monotone et ennuyeux. Un peu auparavant, il rompt un contrat de travail comme chauffeur livreur dans un périmètre local qu’il trouve trop restreint et donc contraignant quant à l’espace à parcourir, et il quitte ses parents chez qui il était jusque-là hébergé et avec qui ça se passait très bien, pour un périple au cours duquel nos chemins se croisent, à l’occasion d’un bilan de santé.
 
J’ai voulu en savoir plus, et pendant les quelques rencontres qu’il a bien voulu m’accorder, malgré son envie brûlante de partir au point de faire tressaillir son corps jusqu’à l’agitation et faire emballer son discours jusqu’à l’incompréhension, il m’apprend tranquillement aussi qu’il s’apprête à déserter sa piaule au profit d’un libéré de justice qui, lors d’une rencontre fortuite s’impose chez lui, lui soutirant argent, vêtements objets courants et même son lit. De ceci, il ne s’offusque pas vraiment et préfère laisser tout cela derrière lui. Car il a déjà en tête de partir et il se documente intensément dans ce sens. Il porte tout ce qu’il possède dans un sac qui ne le quitte désormais plus ; quelques vêtements de rechanges, des guides de Paris et de Strasbourg, les deux grandes villes de France pouvant lui donner la possibilité d’un travail dans le transport international, là où le circuit de ses déplacements peut éventuellement s’offrir de larges horizons, et des routes à ne pas en finir, là où la boucle ne se boucle et peut être ouverte à jamais. Et, il ne manque pas de me faire savoir, à mon étonnement, qu’il emporte aussi quelques ouvrages portant sur la question sdf (dont celui évoqué plus haut) qu’il lit et relit attentivement pour bien préparer, me dit-il, son devenir de sdf. Je ne l’ai plus revu. Est-il parti ? Comment et où ? Je suis resté avec mes questions.
 
Trajectoire tout à fait différente que celle de ce jeune sujet qui ne parvient – faute de ne pouvoir tenir en place ou faute d’avoir une place pour s’y tenir – à terminer ses études supérieures aux beaux-arts qu’à l’aide de nos cogitations qui l’ont conduit à se procurer un camping-car payé grâce à ses petits boulots d’été. Quand il n’est pas à la fac pour les cours, il passe le restant de son temps, de jour comme de nuit, à se déplacer par étapes, d’un lieu à un autre sur les côtes de la région jusqu’à la fin des études et l’obtention de son diplôme. Son souhait après est de pouvoir intégrer les milieux de l’art et de la création, ce qui lui paraît difficile à réaliser dans ces conditions de vie actuelle. Il pense devoir avoir un logement correct et une adresse fixe s’il veut vraiment arriver à ses fins. Et dans sa débrouillardise qui commence à nous devenir coutumière, il m’apprend avoir trouvé un club nautique qui organise des sorties fréquentes et improvisées au large des côtes et des îles avoisinantes. Le sujet parvient ainsi à bricoler une solution lui procurant un équilibre précaire mais salutaire, entre le dedans et le dehors, entre le fermé et le « large » et ainsi à se préserver une marge de manœuvre lui autorisant une stabilité tout en le préservant d’une fixité le ramenant peut être à la jouissance de l’Autre.
 
Revenons maintenant à notre sujet évoqué au tout début de ce texte pour reconsidérer avec lui, à l’instar du cas précédent, cette question d’une solution possible pouvant produire une certaine stabilisation dans le discours errant qui l’anime. Au milieu de cet ensemble de significations à valeur égale qu’il produit, une signification semble se distinguer dans le lot et prendre une place privilégiée, non pas en position de la signification phallique qui, comme dans la névrose, ordonnerait et orienterait l’ensemble des significations, mais en position d’une signification qui, du fait de son poids réel, surclasserait les autres qui ne lui sont pas articulées et encore moins subordonnées.
 
Cette signification prévalante est celle en rapport avec son vécu traumatique face au réel de l’étranglement par une cordelette de son enfant qu’il chérissait plus que tout. Cet événement trace dans son existence, dit-il, une ligne de partage entre un avant et un après :
     
Peut-on parler ici d’un début de construction d’une métaphore délirante lui permettant le transvasement de sa culpabilité dans la figure d’un père sauveur des enfants victimes, voire pacificateur des adultes bagarreurs de ce monde ? Du point où il se trouve souvent, c’est-à-dire assis sur un tabouret, adossé à un comptoir de bar savourant verre après verre, il lance, de sa position d’errant immobile, les tentacules de sa pensée pour tenter de transformer quelque peu le monde errant de la jouissance en une jouissance régulée et pacifiée dans le monde. Ne serait-il pas là, une des éventuelles solutions qui semblent pointées par notre sujet sur un mode paranoïaque ?
 
BIBLIOGRAPHIE

·   Bouillot, P. 2004. « L’errance subjective », Quarto, 80/81, p. 64-66.

·   Calligaris, C. 1991. Pour une clinique différentielle des psychoses, Paris, Point hors ligne.
·   De Villers, G. 2004. « L’errance psychotique », Quarto, 80/81, p. 56-60.
·   Declerck, P. 2001. Les naufragés. Avec les clochards de Paris, Paris, Plon.
·   Lacan, J. 1973-1974. Le séminaire, Livre XXI. Les non-dupes errent, séance du 20 novembre 1973, inédit.
·   Rabinovitch, S. 1998. La forclusion. Enfermés dehors, Toulouse, érès.
 
NOTES
[1]  Propos et observations recueillis lors d’une présentation clinique en 2004 à Brest.
[2]  J. Lacan, Le séminaire, Livre XXI, Les non-dupes errent, séance du 20 novembre 1973, inédit.
[3]  Indications relatées par Guy de Villers dans son article « L’errance psychotique », Quarto, 80/81, p. 59-60.
[4]  P. Declerck, Les naufragés. Avec les clochards de Paris, Plon, 2001.
[5]  Dans une large partie de cette réflexion, nous avons été guidés par le travail très éclairant de Contardo Calligaris, Pour une clinique différentielle des psychoses, Paris, Point hors ligne, 1991.
[6]  P. Bouillot, « L’errance subjective », Quarto, 80/81, p. 65.
[7]  L’expression est de Solal Rabinovitch, La forclusion. Enfermés dehors, Toulouse, érès, 1998.
[8]  Lacan, Le séminaire, Livre XXI, Les non-dupes errent, séance du 13 novembre 1973, inédit.